Jean-Pierre Jouyet Président, Autorité des marchés financiers (AMF).
Télécharger Format PDF
Jean-Pierre Jouyet rappelle comment les mutations des marchés ont
pu faciliter l’apparition de nouvelles formes de fraude et
compliquer leur détection. Il distingue trois grands facteurs : le
surcroît d’opacité et de fragmentation des marchés liés aux
Jean-Pierre Jouyet rappelle comment les mutations des
marchés ont pu faciliter l'apparition de nouvelles formes de fraude
et compliquer leur détection. Il distingue trois grands facteurs :
le surcroît d'opacité et de fragmentation des marchés liés aux
effets inattendus de la directive MIF (Marchés d'instruments
financiers) et au développement de nouvelles techniques de
trading ; la forte croissance des marchés dérivés de gré à
gré peu contrôlés, qui facilitent les abus de marché,
particulièrement dans le domaine des CDS (credit default
swaps) et des matières premières ; la croissance des ventes à
découvert. Pour prévenir et sanctionner ces comportements, la
récente loi de régulation bancaire et financière a renforcé les
pouvoirs de l'AMF (Autorité des marchés financiers), lui permettant
de restreindre les conditions de négociation des instruments
financiers en cas de circonstances exceptionnelles et augmentant
son pouvoir de sanction. La loi accroît aussi les capacités de
contrôle de l'AMF sur les marchés dérivés de gré à gré, renforce
les obligations déclaratives et encadre mieux les ventes à
découvert. Enfin, de nouveaux moyens de surveillance sont mis en
oeuvre. Le caractère transnational de la fraude implique un
renforcement de la coopération des régulateurs de marché et
notamment l'harmonisation des standards de reporting.